Vers octosyllabiques et rimes, pour une si morose comptine

Si cette histoire vous interpelle,
c'est qu'elle est triste et sans appel.
La cour du roi ayant tranché,
l'affaire est close, l'histoire classée.

Pour cela faut-il raconter
cette fallacieuse épopée
ayant fait du roi Salomé
un être lourd et affligé.

N'étant pas peu pourvu de zèle,
le roi enfourchait, preste, la selle
d'un bucéphale entêté
qu'il aurait bien fallu dresser.

Le roi, étant assez courtaud,
devait pour ne pas culbuter,
de son cheval tout agité,
s'attacher le torse aux quartiers.

Cette position inconfortable
rendait le petit vulnérable
aux graves douleurs insupportables
d’une cervicalgie intraitable.

Revenant plus tard de sa quête,
avec une kyrielle d’actinites,
le roi se mit à sommeiller,
pour plus de vingt heures d’affilée.

C'est vingt-trois heures et demie plus tard
qu’advient l'opaque de ces mémoires,
quand le roi, vautré dans son lit,
fut la victime d'une avanie.

Amnistiez cette vileté,
Mesdames, Messieurs qui écoutez,
mais ainsi dois-je discontinuer,
car mon bourreau est arrivé.

Me voilà ainsi condamné
à me rendre sitôt au bucher,
pour les crimes dont je répondrai,
devant le dolent Salomé.
— Dictée Éric-Fournier, Karine Ross

Karine Ross, finaliste du concours :