Cruel dénouement semestriel!
Tous les ans, à pareille date, une étrange fièvre maline fait grimper l’adrénaline en moi et, soudainement, mon humeur devient polissonne et non équanime; hélas! c’est signe qu’approche la fin de session, avec sa kyrielle d’interrogations et d’évaluations! Du banal mal abdominal à une dermite séborrhéique faciale, le manque d’heures de sommeil vitales donne à mon aspect déjà fantomal une allure cataclysmale. Ni un quelconque onguent antianxiété ni toutes ces mixtures caféinées parfois prohibées ne peuvent nous sauver de ces analyses d’analectes de penseurs latitudinaires, qui finissent bien souvent balancées sur le sol avec un juron trivial de colère. Toujours plus colossales que je ne l’avais cru, les exigences professorales ne sauraient se plier à nos supplications vaines formulées dans l’espoir de quelque mansuétude dans l’énumération des notions à l’étude. Les mille-et-un efforts que ce travail m’a coutés m’ont exténué; je m’abandonne à un rêve eudémoniste dans lequel un ingénieux scientifique fabrique des comprimés soporifiques pour tous les veinards flemmards.
— Dictée Éric-Fournier, Stéphanie Lafortune

Stéphanie Lafortune, gagnante du concours :