Le grand départ

Voici une dictée composée par Eve Gladu, monitrice en français écrit au CARÉ. Ce texte comporte 27 pièges variés.

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Le grand départ

Laurice quitte la ville. Cest le grand départ pour une tout autre vie. Avant le moment tant attendu, elle fait un dernier tour dans le parc adjacent à sa demeure, où elle aimait admirer les geais bleus, les coulicous à bec noir et les parulines à gorge orangée. Elle salue aussi ses voisines de palier, qu’elle a côtoyées pendant des années.

Laurice souhaiterait disposer de davantage de temps avant son départ. Elle l’emploierait à se baguenauder dans les rues de son quartier. De plus, elle aimerait pouvoir photographier les immeubles ancestraux de la rue Piedmont, devant lesquels elle s’est si souvent extasiée.

Malgré ses appétences inassouvies, Laurice arbore un fier sourire à l’aube de son départ : elle semble enfin prête à affronter le vert  à perte de vue et les forêts sans fin qu’elle a longtemps repoussés de sa vie.

27 pièges

 

c’est : pron. dém. ce (élidé) suivi du verbe être au présent de l’indicatif, 3e personne du singulier (sujet : c’). Cela. À ne pas confondre avec le pronom personnel se suivi du verbe être au présent de l’indicatif, 3e personne du singulier qui forme l ‘homophone s’est.

tout : adv. Complètement. L’adverbe tout s’accorde seulement s’il précède un adjectif féminin débutant pas une consonne ou un h aspiré. Ici, il précède l’adjectif autre, qui débute par une voyelle. Tout demeure donc invariable.

adjacent : adj. (s’accorde avec parc). Qui est à côté, voisin, contigu.

geais : n. m. geai au pluriel. Oiseau passereau à plumage bigarré, vivant dans les bois. Devant les voyelles a, o et u, la lettre g est parfois suivie de la lettre e afin d’adoucir sa prononciation. Le g se prononce alors comme la lettre j et non pas comme le g de gare.

bleus : adj. bleu au masculin pluriel (s’accorde avec geais). Qui est d’une couleur comparable à celle d’un ciel ensoleillé sans nuages. Les mots qui se terminent par eu font généralement leur pluriel en –eux (des feux, des lieux, des milieux, etc.). Bleus, émeus et pneus font exception.

coulicous : n. m. coulicou au pluriel. Espèce d’oiseau appartenant à la famille des cuculidés.

bec : n. m. Bouche cornée et saillante des oiseaux, constituée par deux mandibules sans dents. Bec demeure au singulier, puisque chacun des coulicous ne possède qu’un seul bec.

parulines : n. f. paruline au pluriel. Sorte de fauvette d’Amérique du Nord.

orangée : adj. orangé au féminin singulier (s’accorde avec gorge). De couleur orange. Orangé est un adjectif de couleur simple qui s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie. À ne pas confondre avec l’adjectif orange, qui demeure toujours invariable.

salue : v. saluer au présent de l’indicatif, 3e personne du singulier (sujet : Elle). Dire bonjour. À ne pas confondre avec le nom homophone salut, qui s’écrit avec un t final.

palier : n. m. Plateforme aménagée entre deux volées d’escalier ou donnant accès aux locaux situés au même étage. Palier s’écrit avec un seul l. À ne pas confondre avec le verbe homophone pallier (« atténuer, résoudre d’une façon provisoire, incomplète; remédier à »).

côtoyées : part. passé du verbe côtoyer au féminin pluriel. Le participe passé conjugué avec avoir s’accorde avec le complément direct (CD) si ce dernier se situe à gauche du verbe. Ici, le CD est le pronom relatif qu’, à gauche du verbe, mis pour ses voisines (féminin pluriel).

davantage : adv. Plus. À ne pas confondre avec son homophone d’avantage, formé de la préposition de (élidée) et du nom commun avantage, qui signifie « profit, gain ». Truc : davantage est synonyme de plus. Avantage est le contraire de désavantage ou inconvénient.

emploierait : v. employer au conditionnel présent, 3e personne du singulier (sujet : elle). Faire quelque chose avec (quelque chose) dans un but. Pour les verbes en oyer comme employer, le y se transforme en i devant un e muet. C’est le cas aux trois personnes du singulier et à la 3e personne du pluriel.

se baguenauder : v. pron. Se balader, flâner.

ancestraux : adj. ancestral au masculin pluriel (s’accorde avec immeubles). L’adjectif ancestral, au masculin pluriel, s’accorde selon la règle générale des adjectifs se terminant par al, c’est-à-dire qu’il s’écrit aux.

Piedmont : n. pr.

lesquels : pron. rel. lequel au masculin pluriel (s’accorde avec son antécédent les immeubles ancestraux de la rue Piedmont). [Plutôt soutenu] Qui. Le pronom lequel, comme tous les pronoms, prend le genre et le nombre de son antécédent. Ici, il prend les marques d’accord du nom immeubles.

s’est : pron. pers. se (élidé) suivi du verbe être au présent de l’indicatif, 3e personne du singulier (sujet : elle). À ne pas confondre avec c’est : pronom démonstratif ce (« cela ») suivi du verbe être.

extasiée : part. passé du verbe s’extasier au féminin singulier. S’extasier : montrer de l’enthousiasme pour; se pâmer de. En contexte pronominal, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet quand le pronom se est, comme ici, sans fonction logique, Ici, le sujet est le pronom personnel elle, mis pour Laurice.

ses : dét. poss. son au féminin pluriel (détermine appétences). Qui lui appartient. À ne pas confondre avec le déterminant démonstratif homophone ces. Comparez : ses souliers (« les souliers qui lui appartiennent ») et ces souliers (« ces souliers-là », « les souliers que voici »).

appétences : n. f. appétence au pluriel. [Soutenu] Appétit, désir, envie; toute tendance à vouloir satisfaire certains instincts, besoins ou penchants naturels. À noter que le mot appétence s’écrit avec deux p.

inassouvies : adj. inassouvi au féminin pluriel (s’accorde avec appétences). [Soutenu] Qui n’est pas assouvi; insatisfait. À noter que l’adjectif inassouvi s’écrit avec un seul n puisqu’il est formé du préfixe in et de l’adjectif assouvi.

arbore : v. arborer à l‘indicatif présent, 3e personne du singulier (sujet : Laurice). [Figuré] Avoir, montrer (une expression faciale positive). À ne pas confondre avec le verbe paronyme abhorrer (« [Soutenu] détester au plus haut point »).

vert : n. m. Couleur verte. À ne pas confondre avec les noms homophones ver (« petit animal au corps mou et allongé »), verre (« matière solide transparente », « lentille » ou « récipient »), vers (« segment d’un poème ») et vair (« fourrure »).

fin : n. f. Limite temporelle, moment où un phénomène, une action, une période cesse. Le nom fin s’écrit toujours au singulier dans l’expression sans fin.

repoussés : part. passé du verbe repousser au masculin pluriel. Éloigner de soi brusquement. Le participe passé conjugué avec avoir s’accorde avec le complément direct (CD) si ce dernier se situe à gauche du verbe. Ici, le CD est le pronom relatif qu’, à gauche du verbe, mis pour le vert à perte de vue et les forêts sans fin. Note : quand plusieurs noms sont coordonnés, le groupe nominal est masculin si au moins un des noms est de genre masculin (ici le vert).